La jeunesse et l’emploi : entre chômage et entrepreneuriat en Afrique

L’Afrique est aujourd’hui le continent le plus jeune du monde : plus de 60 % de sa population a moins de 25 ans. Cette vitalité démographique est à la fois une opportunité et un défi majeur. Pour les adolescents et jeunes adultes, l’accès à l’emploi reste une préoccupation centrale. Beaucoup se heurtent au chômage ou au sous-emploi, tandis que d’autres cherchent à inventer leur propre avenir à travers l’entrepreneuriat.

1. Le chômage des jeunes diplômés

Chaque année, des milliers de jeunes africains terminent leurs études secondaires ou universitaires avec l’espoir de trouver un emploi stable. Mais le marché du travail, limité et souvent saturé, ne peut absorber cette main-d’œuvre.

Le paradoxe est frappant : alors que de nombreux secteurs (agriculture, industrie, numérique) manquent de main-d’œuvre qualifiée, les jeunes diplômés restent sans emploi, faute de formation adaptée aux réalités économiques locales. Cette inadéquation entre l’école et le marché du travail alimente la frustration et parfois même l’émigration clandestine.

2. Le poids de l’économie informelle

Face au manque d’opportunités dans le secteur formel, beaucoup de jeunes se tournent vers l’économie informelle. Vendeurs ambulants, petits commerçants, artisans ou conducteurs de moto-taxi, ils inventent leur quotidien pour survivre.

Si cette économie permet de générer des revenus, elle reste précaire : absence de protection sociale, revenus instables, manque de perspectives d’évolution. Elle maintient souvent les jeunes dans une forme de vulnérabilité économique.

3. L’essor de l’entrepreneuriat

Malgré ces difficultés, une nouvelle dynamique émerge : l’entrepreneuriat. De nombreux jeunes africains choisissent de créer leurs propres activités, en exploitant les ressources locales et les opportunités offertes par le numérique.

  • Dans l’agriculture, certains innovent avec des techniques modernes pour améliorer la productivité.

  • Dans les villes, de jeunes entrepreneurs lancent des start-up dans le e-commerce, la logistique ou la fintech.

  • D’autres encore développent des projets culturels ou artistiques qui valorisent les traditions africaines tout en générant des revenus.

L’entrepreneuriat est ainsi perçu comme une voie d’émancipation et un moyen de transformer les défis en opportunités.

4. Les obstacles à surmonter

Cependant, entreprendre en Afrique n’est pas sans difficulté. Les jeunes font face à :

  • un manque d’accès au financement, car les banques hésitent à prêter aux jeunes sans garanties ;

  • une faible formation en gestion d’entreprise ;

  • des politiques publiques parfois insuffisantes pour soutenir l’innovation.

Beaucoup d’initiatives prometteuses échouent faute d’accompagnement.

5. Le rôle des politiques et de la société

Pour transformer cette jeunesse dynamique en moteur de croissance, il est nécessaire d’investir davantage dans :

  • des programmes de formation professionnelle adaptés aux réalités locales ;

  • des incubateurs et fonds d’investissement pour soutenir les projets des jeunes entrepreneurs ;

  • un environnement économique plus inclusif, qui valorise les initiatives locales et encourage l’innovation.

Les familles et les communautés doivent également soutenir les jeunes dans leurs projets, plutôt que de les freiner par la peur de l’échec.

Conclusion

La jeunesse africaine est confrontée à un double défi : le chômage massif et la précarité du travail informel. Mais elle détient aussi une formidable capacité d’innovation à travers l’entrepreneuriat. Miser sur cette énergie créative, c’est transformer le défi de l’emploi en moteur de développement durable pour tout le continent.

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